L'État sans qualités

L'État sans qualités

Fallait-il croire les spécialistes des sciences sociales, lorsque les uns voyaient - dans l'État - un recours pour compenser les effets négatifs de la modernité, tandis que d'autres dénonçaient un nouveau totalitarisme, résultant de la pénétration - de plus en plus fine - de l'État dans la société civile ? Au-delà de la contradiction, on ne peut que s'interroger sur la nouvelle figure de l'État, qui est née d'échanges et de polémiques, tant parmi les intellectuels, qu'entre ceux-ci et leurs interlocuteurs habituels. On remarque d'abord que tous ont abusé de la métaphore militaire, pour désigner les équipements, les appareils, les agents de l'État et, surtout, que c'est à partir de politiques publiques marginales, telle celle du « socioculturel », que s'est forgée la figure d'un État ordinaire. On remarque, ensuite, que cet incessant travail de qualification qui, deux décennies durant, a constitué l'essentiel de la réflexion sur le politique a beaucoup contribué à faire perdre à l'État ses qualités. Dans des temps où l'on constate l'impact de la banale et massive modernité, où l'on ne sait comment renouer avec le projet initial du Welfare State, il s'avère ainsi de plus en plus difficile de penser le politique. Ce qui ouvre la crise de la représentation.

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