Cette comédie-ballet est une tentative d'approfondissement des thèmes exposés, en 1968, dans « Les dieux et les rois ». Mais, au lieu de chercher à pénétrer - par des mots - l'ineffable, l'auteur a préféré confier - à la musique et à la danse - le soin de « dire le reste ». Il suivait ainsi l'avis d'Ernest Renan, pour qui « l'exploration d'un sujet complexe ne peut trouver sa dernière expression que dans un drame ou plutôt dans un opéra, car la musique ou les illusions de la scène lyrique peuvent prolonger la pensée, au moment où la parole ne suffit plus à l'exprimer ». Par l'artifice de la présentation lyrique, « La création du monde » espère inciter le lecteur à dépasser les limites de la rationalité consciente, en jetant un regard furtif sur le grand mystère du pouvoir créateur.