Visages et figures

Visages et figures

Il n’est point besoin que Jean Périchaud interroge sa Muse, pour qu’elle lui dise s’il est digne de l’Ordre insigne de Poésie. Ne faut-il pas être poète pour croquer cette Colombine : au charme qui s’arlequine — se rit du rêve jobard — dont l’ardeur la mannequine, ou cet Arlequin : à l’air clandestin de son habit disparate, pour camper ce Don Quichotte, allant par les chemins d’azur et le songe défait — dont nul magicien n’assumait la pâture, gardant en son âme tenace — le fait que ces moulins où tombait votre ardeur — avaient, par les hasards d’un mirage fugace — obscurément trahi l’élan de votre cœur, pour évoquer Villon portant le poids d’un vivre sans façon — sur la route des jours qu’un dur destin égrène, Molière : cette immense gaîté qu’on entend et qu’on voit — couler de tous les mots que son cœur a pu dire, ou le bon La Fontaine gardant au vieux terroir — les souffles bleus de l’haleine — qui s’évade et farde à peine — aux masques de son miroir. Qui d’autre serait sensible à cet « Effet de brume », à ces « Barques sur la Seine » dont on dirait, par moments, cette danse que fit — l’onde blonde du blé aux brises de l’aurore, à cette « Ronde villageoise » ou à ce « Sourire », reflet de vie sur le miroir d’un visage ? Le doute est un mol oreiller pour une tête bien faite, et il appartient au poète qui cherche à se confirmer, de toujours douter de ses dons.

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