Veille le temps qui passe

Veille le temps qui passe

Léon Couston se sert de sa « visionneuse » pour faire tourner la bobine à l’envers : voici, étalées, les images de son passé. Voici la tête qu’avaient les juges de l’enfance. Voici leurs actes. Amertume et colère — résumées dans le poème « Désespoir », un des pics sombres du livre — giflent ces responsables de la peur, ces gérants de l’hypocrisie. Le constat du malheur fait, le rebelle prend appui sur sa propre déroute. L’humour lui a fourni tous les crédits possibles en poudre et en cartouches. Mais entre deux expéditions vengeresses, Léon Couston sait aussi mêler autrui à sa propre ombre. Il se souvient de ceux qu’il a connus : visages ou corps de femmes, enfants, simples silhouettes frôlées, animaux. Autant que le sien, il questionne le destin des autres, il fait de la communication une fête. Le dynamisme propre à Léon Couston balaie beaucoup de sentiers, grâce à ce « Vive la vie ! » qu’il crie et crée très fort, cet appel à tous les possibles de l’homme (qui rejoint l’essentiel de la philosophie surréaliste) condensé dans la belle formule : « Élire tes bras jusqu’à ta propre liberté ». On trouvera enfin ici, outre nombre de réflexions piquantes, désinvoltes, voire sentimentales (glissées dans ces poèmes en prose qui sont aussi parfois des sketches) sur ce monde énervé où l’on nous a jetés, un parfait bréviaire de l’Anarchie (« Lorsque tu obéis, ce n’est plus toi qui agis »). Le poète Pierre Chabert découvre dans Veille le temps qui passe « la rencontre d’une extrême tolérance et de la violence du désir, la reconnaissance de la diversité de la vie et la férocité dans le choix d’un parti, le refus de rendre la justice avec un tempérament de justicier ».

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