Prendre la ville : esquisse d'une histoire de l'urbanisme d'État. Actes du Colloque de Saint-Étienne-en-Devolluy de février 1976 sur la planification urbaine

Nous vivons peut-être aujourd'hui l'épilogue d'une certaine forme du dressage. La discipline, d'être devenue l'objet des approches généalogiques, s'annonce, dès lors, comme révolue. Elle tend à devenir une forme inerte, livrée aux scalpels de la dissection sociologique ... La planification urbaine est le terrain privilégié des évidences et des oublis collectifs. Sa mise en perspective historique étonne car elle semble fonctionner par effacements successifs. Pourtant le débat ne s'épuise pas dans la découverte des sources des pratiques planificatrices. Le débat s'exacerbe dans la réflexion sur le rôle joué par chaque mode théorique, idéologique et organisationnel d'agencement des pratiques. Le problème est dans cet étrange déclinaison : voir, pouvoir, savoir. Bien sûr, la voirie est de cet ordre : la planification urbaine est une des formes les plus achevées du mode de domination disciplinaire. Son orthopédie n'est pas indicative et punitive comme le sont les autres. Elle n'interdit pas : elle rend impossible. Plus exactement, elle est un domaine où le jeu entre l'interdit et l'impossible est particulièrement ambigu.