Parlant des 104 mois de captivité endurés - et dans quelles conditions ! – sous la dictature sanglante de Sékou Touré, Monseigneur Tchidimbo dit : "Mon noviciat !". Voilà, d'un coup, donnés le thème et le ton d'un des ouvrages parmi les plus savoureux, les plus graves, les plus courageux jamais écrits par un évêque. Saveur de cette jeunesse vécue sous le régime colonial par ce jeune Africain de nationalité française. Gravité de l'itinéraire du séminariste soudain immergé dans une guerre qui le conduit d'un continent à l'autre. Courage du jeune évêque dressé seul, pour le peuple confié par l'Église du Christ, face à l'un des plus cruels tyrans de l'histoire. Alors, il donnera toute sa mesure au cours de son long noviciat vécu au nom d'une foi bâtie sur le roc. Alors il saisira le sens profond de son sacerdoce et de son épiscopat. Alors il saura aller au-delà de la peur. Pour comprendre le sens du combat que mène aujourd'hui, à travers le monde, cet homme à la parole nette et libre, il fallait connaître tout cela. La fidélité à l'Église universelle, proclamée sous la torture, voilà qui fonde une même fidélité face aux terrorismes intellectuels ou aux petites trahisons. La Parole assumée face au tyran dans l'abjection de la prison, voilà qui donne droit de parler aux tribunes et sur les places. C'est le même amour, la même exigence.