Des millions de personnes, en France, se soignent à l'homéopathie, cette médecine douce, qui veut prendre en considération toute la personnalité du patient, sans se limiter à tel ou tel organe atteint, ni à une maladie déterminée. Comment apprécier l'efficacité du traitement homéopathique ? Une substance peut-elle, lorsqu'elle est diluée, guérir un mal justement parce qu'administrée à l'homme sain, elle déclenche le même mal ? Peut-on admettre que le médecin traitant combine remède homéopathique et médicaments traditionnels, rompant ainsi avec l'orthodoxie du fondateur ? C'est pour répondre à ces questions - et à bien d'autres - que Michel Rouzé ouvre ici les dossiers qu'il a constitués depuis de longues années. Après avoir relaté la vie et l'œuvre du fondateur, Samuel Hahnemann, et retracé l'histoire de cette médecine marginale, contestée par l'Académie de médecine, il présente les résultats des expérimentations menées dans différents laboratoires et visant à évaluer les effets réels de ces médicaments. Michel Rouzé montre en quoi l'homéopathie fonctionne souvent comme un placebo : il n'en conteste pas l'utilisation, tant que celle-ci aide le patient. Par contre, il dénonce les méfaits de certains homéopathes, qui refusent l'usage des antibiotiques ou d'autres médicaments indispensables à la guérison de certains maux. Le lecteur souhaitant s'informer sur cette médecine, de plus en plus en vogue, trouvera ici l'exposé clair et précis de ses fondements théoriques, mais aussi de ses enjeux sociaux et économiques. Avec une objectivité qui n'exclut pas la présentation de ses propres opinions, l'auteur apporte aussi une analyse passionnante du dernier débat en date, concernant la « mémoire de l'eau » de Jacques Benveniste.