Marelles du scorpion

Marelles du scorpion

Le jeu consiste à faire avancer le sens à cloche-langue dans les cases prescrites en blanc (sur les lignes qui n’existent pas), de page en page : sept parties de sept coups, perdues et gagnées vers "le ciel" ("Le ciel solide où ricochent en étoiles/les voix sitôt éteintes du jardin"). Le JE recommence autant de fois que comporte d’éléments articulés l’abdomen dangereux du Scorpion. Saccades imprévisibles et mesurées, le poème procède à mots rompus comme le silence (ils se brisent en deux parfois sur un bord invisible, on le lira passim) ; mais syntagmes aussitôt reconnaissables dans l’étrangeté familière de leur euphonie entrecoupée ; précaution et promptitude : rythme. Le souffle bien diseur profère les paroles comme le corps du marelleur se déséquilibre en sautant, proclitique au-dessus de la figure heptamère qu’il invente à mesure(s). Un homme procède "entre" la constellation sur sa tête ("signe féminin au zodiaque ; la maison du Scorpion contient ce qui a trait à la nature de notre mort, de nos accidents ; aux hérédités imprévues, aux blessures, elle domine les organes de la génération.") et la figure qu’il passe à gué sur la terre. "La douleur ne chante pas sans graphique", dit Robert Davreu. Respect et irrespect : du langage, des autres, des limites, de tout ce qui est-à dire. Le poème joue au portrait avec "ma vie" ; et réciproquement. Du poème se fait pudiquement avec "ma vie". Ce qui est vrai de "ma" vie qui cherche à se dire secrètement au poème est vrai de la poésie. C’est comme ça. Donnant donnant.

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