Je croise des odeurs à n’en plus finir. Parfums sucrés et lourds, fumée de cigarettes, transpiration, fritures, croissants, chiche kebab, pâtisseries orientales, encens, urine près des portes. Les restes de la nuit se mélangent aux effluves du jour. Bordeaux ne peut pas s’empêcher d’être humide. Sainte-Catherine sent la Garonne. Les marécages suintent entre les pavés qui font à la rue un corps de poisson couvert d’écailles. Mais il faut qu’elle se vide pour qu’on s’en aperçoive. Le dimanche matin par exemple, parce que le dimanche matin, la rue est abandonnée aux ramasseurs de carton, aux fouilleurs de poubelles.
Détails du livre
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Éditeur
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Langue
Français -
Langue d'origine
Français -
Date de publication
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Nombre de pages
40 -
Photographe
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Thème
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Collection