Dans la légende et l'opinion commune, la Fronde est un épisode romanesque, une guerre en dentelles, une gué-guerre (Tallemant) et Michelet ou Victor Cousin en ont animé et poétisé les héros et les héroïnes. Or ce fut, en fait, au milieu du grand siècle, le dernier et violent sursaut de résistance des vieilles forces socio-politiques du Royaume, des anciennes structures d'épée et de robe, des grands et des officiers, contre la poussée montante absolutiste et unificatrice de l'État accaparé par la Royauté : une conception abstraite et rationaliste, absorbée et appliquée par la monarchie traditionnelle et charnelle : le roi n'est pas l'État, mais son premier serviteur. L'auteur, en développant l'imbroglio déjà connu de ces cinq années de troubles anarchiques, où la France frôla l'abîme, guerre étrangère et guerre civile entremêlées, utilise les derniers travaux de recherches sur les principaux acteurs, Mazarin, Anne d'Autriche, Condé, Retz, sur l'état matériel et social des nobles, des robins, des provinces et des principaux milieux sociaux. On comprend comment la vraie révolution, la victorieuse, est celle du roi, qui impose peu à peu et plus ou moins ses vues étatiques, centralisatrices et nationales.

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