Georges Leygues, le « père » de la marine Ses carnets secrets de 1914-1920

Georges Leygues, le « père » de la marine

Ses carnets secrets de 1914-1920

Sous la IIIe République, Georges Leygues, député de Villeneuve-sur-Lot, fut ministre de l’Instruction publique, ministre de l’Intérieur, ministre des Colonies et, de 1917 à sa mort en 1933, onze fois ministre de la Marine. Son petit-fils, Jacques Raphaël-Leygues, détenteur des documents, de la correspondance et des dossiers diplomatiques de Georges Leygues, a découvert récemment, dans la maison familiale, des carnets secrets de son grand-père, restés jusqu’alors ignorés. Au long de ces pages manuscrites, affectives, mêlées de descriptions chaleureuses, le ministre de la Marine de Clemenceau, de 1917 à 1920, exprime en toute liberté ce qu’il pense de Clemenceau lui-même, dont il partage l’action quotidienne, de Poincaré, Joffre, Pétain, Briand. Ce témoignage incomparable sur les chefs politiques et militaires d’une période cruciale de l’Histoire de notre pays s’étend aussi, avec sagacité, à la description de la vie des Français pendant les terribles années de la Première Guerre mondiale. Une documentation aussi, exceptionnellement riche et inédite, nous révèle un Georges Leygues presque inconnu : un homme aimant passionnément la vie sous toutes ses formes, détestant la démagogie, et se gardant d’appartenir à une coterie. Sa générosité non conformiste le pousse, avec élégance et rigueur, à prendre parfois le monde politique et l’opinion publique « vent debout », « à rebrousse-poils ». Il défend Dreyfus contre ses juges, il instaure un enseignement plus ouvert sur la vie et l’économie, il annonce en 1913, à la stupéfaction de beaucoup, où se produiront les premières offensives allemandes. Partisan, en ce début de siècle, de la colonisation, il dénonce déjà le colonialisme et réprime, en 1906, les mauvais traitements contre les Africains noirs et amorce leur alphabétisation. En 1915, il préconise le droit de vote pour les indigènes d’Algérie combattants. Mais l’œuvre capitale de Georges Leygues est le grand programme naval qui l’a rendu célèbre. Avec ténacité, il s’attache, rue Royale, à la construction de cette flotte de 600 000 tonnes — dont la France disposera en 1939 — tout en modernisant ses règlements, dont certains dataient de Colbert. Très tôt, l’on aperçoit dans son entourage un jeune lieutenant de vaisseau, qui restera son collaborateur pendant de longues années : François Darlan. La correspondance de celui-ci révèle les vrais rapports existant entre ces deux hommes, qui tiennent une grande place dans l’histoire de la Marine nationale. Élevé à la lumière de son grand-père, Jacques Raphael-Leygues a été marin au combat, homme politique et diplomate : commissaire général de la Marine, Ministre plénipotentiaire, ambassadeur de France en Côte-d’Ivoire pendant seize ans, député, vice-président de l’Assemblée nationale, maire de Villeneuve-sur-Lot pendant vingt ans. Il a été chargé, en Asie, de plusieurs missions de concorde.

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