Jusqu’à sa mort, Gallieni dénoncera “les horribles méthodes par lesquelles il n’était pas possible de gagner une guerre”. Ce général, véritable stratège, après avoir parcouru mers et continents, approché autant de populations différentes, médité sur la politique et la condition humaine, discerné l’essentiel et le vrai, tiré les leçons de l’Histoire, ne pouvait que déranger entre 1914 et 1916, un état-major et des politiciens rompus aux critiques et au carriérisme. Parce qu’il a le don du commandement et de la manœuvre, le génie de l’organisation et de l’efficacité, son influence — dans les succès de la défense de Paris — en septembre 14 et lors de la bataille de la Marne, est évidente. Ensuite, sa mise à l’écart prive le pays des services du plus expérimenté des chefs, militaires, et explique la durée et l’issue de ce conflit. Gallieni restera toujours l’archétype du militaire, dont les principales qualités furent l’amour de sa patrie et de l’humanité. Au crépuscule de sa vie, ses semblables ne lui rendirent pas tous la pareille, d’où l’utilité d’une biographie, qui redonne à l’histoire de notre pays une meilleure vérité.