Femme et mutualité à la Martinique de 1893 à 1993

Martiniquaise, lamentinoise, cadette d'une humble famille de quatre enfants, Madame Monette Carême-Liénafa est née après la Seconde Guerre mondiale, à la Saint-Valentin. Femme de couleur, elle est très tôt marquée par une éducation faite de simplicité, de générosité, de partage, de rigueur, du culte des anciens, de la famille, de la patrie. Elle grandit à « l'école de la curiosité », sous la houlette des honorables instituteurs et professeurs de l'école publique laïque. Bachelière du lycée de jeunes filles de Pointe-des-Nègres, actuel lycée polyvalent d'État mixte de Bellevue, elle embrasse - dans les années soixante - la carrière d'enseignante de collège. Parallèlement, elle s'emploie à diverses activités religieuses, culturelles, dans sa ville natale. Elle pratique l'anglais, la poésie et le chant choral. Elle est également membre de la Société d'Histoire de la Martinique, membre de l'association culturelle nationale « Arts et lettres de France ». Vice-présidente de l'association Héritage ancestral de Rivière-Pilote, membre de l'UFM (Fort-de-France), secrétaire de la Mutuelle accord de Ducos, ex-secrétaire de l'association sportive ducossaise New-Star, secrétaire de fondation du foyer rural d'éducation populaire et permanent (Lourdes-Ducos). Dans sa commune d'adoption, Ducos, épouse, mère de famille, « cultivant le goût de la recherche, de l'exactitude, et de la rigueur, l'occasion lui a été donnée, par la présidence du mémorial R. Berger, d'aller plus loin à la rencontre des femmes », Femmes en Mutualité, si longtemps restées dans l'ombre ! Femmes occultées durant un siècle ! Femmes qui, « 50 ans après l'esclavage… bousculent l'ordre établi », sans bruit, ni tapage de presse, ni d'idéologie politique ! Femmes de toutes classes, toutes races, toutes tendances confondues, et dont les bonnes œuvres durent encore ! Femmes unies, dont les titres symboliques avant-coureurs les font connaître. Que cet humble « travail minutieux », que ces « vérifications auprès des témoins de l'époque », que ces « recoupements de sources documentaires différentes », permettent à l'Histoire, à laquelle elles ont contribué, de « reconnaître les siennes » !