Dans les camps nazis, au début de l'horreur, les « soins » et les opérations sont confiés aux « droits commun » allemands : chirurgiens-maçons, cafetiers-généralistes, jardiniers aides-soignants, incompétents bien sûr, ennemis de surcroît. Ce n'est qu'en septembre 1942, que les milliers de médecins, infirmiers et infirmières déportés sont admis dans les infirmeries, où s'entassent les pires misères physiques. Ils n'ont aucun matériel. Rien que leurs mains, un désir obstiné de soulager, et la bravoure de leurs malades. Amputations au couteau sans anesthésie, mastoïdites réduites au burin, plaques de métal maintenues sur les os avec des lacets, maladies resurgies du Moyen Âge, qu'il faut reconnaître et apprendre à traiter… Christian Bernadac a retrouvé cent cinquante de ces praticiens de l'impossible, une centaine d'infirmiers et trois cents prisonniers soignés, opérés, guéris grâce à eux. Soixante témoignages manuscrits, spécialement rédigés pour ce livre, viennent étayer ces propos qui, malgré la tension dramatique, nous offrent un magnifique exemple de courage et d'espoir.