Comment une localité rurale devient-elle chef-lieu de canton ? Par quels moyens parvient-elle à s'imposer ? Ce choix résulte-t-il de la rencontre fortuite de circonstances favorables, ou relève-t-il d'un processus historique fonctionnant selon ses propres règles ? Quelle est la part du facteur humain, dans l'aboutissement de ce résultat ? Telle est la problématique, que pose cette monographie sur Soultz-sous-Forêts, chef-lieu de canton depuis la Révolution, mais déjà chef-lieu de bailliage sous l'Ancien Régime, et centre d'une seigneurie fort controversée au Moyen Âge. Les avantages qui découlent de cette situation administrative renforcent, évidemment, le pôle d'attraction de la localité. La politique des élus peut infléchir soit positivement, soit négativement, le rayonnement de la bourgade. Cependant, inexorablement au fil du temps, le développement économique prendra le dessus. Il deviendra déterminant pour la formation d'un bassin de vie - durant la seconde moitié du XXe siècle - et assurera ainsi le passage au bourg-centre. De cette étude, l'auteur tire des conclusions sur les atouts du développement. Il formule des règles sur les chances d'expansion qui pourraient se vérifier ailleurs. Le modèle, ainsi analysé, allie en tout cas la richesse naturelle du site à la volonté des Hommes.