Pour eux, c’est le chemin de la dernière chance. Ils sont drogués. Rejetés par leurs familles, refusés par les hôpitaux, sortis de prison, ils vivent murés dans la solitude. Au bout de leur voyage, au bout de l’enfer, il y a cette maison rurale comme dernier refuge, comme ultime recours. La Maison du Gué recueille les drogués en fin de course. En plein pays protestant, au cœur de la Drôme, un prêtre catholique, le père André Pernet, offre à ces désespérés – Hervé, Pascal, Fatima, Sabine et les autres – la chance que partout ailleurs on leur refuse : celle de renaître à la vie, de trouver la guérison de l’âme et du corps. Pour eux, il est le passeur. A la manière de saint Vincent de Paul, cet homme témoigne, en plein XXe siècle, de la vitalité du message des Évangiles. Ce récit, à la fois biographie personnelle et histoire vécue d’une communauté, nous rappelle au premier des commandements : l’amour de l’autre. Au fil de ces pages lumineuses, animées d’une révolte spirituelle contre l’un des plus grands fléaux des sociétés d’abondance, s’impose un témoignage d’espérance.