La première fois que Marc-Antoine vit Maria Luz, elle lui parut fort belle. C'est le 15 août 1859, au palais des Tuileries, lors du grand bal donné pour célébrer la victoire de l'armée française en Italie, que le capitaine Marc-Antoine Monier rencontre Maria Luz de la Fuente. Il a vingt-cinq ans. Elle en a dix-sept. Il s'est conduit en héros sur les champs de bataille. Elle n'entend laisser à personne le soin de décider pour elle. L'Empereur veut du bien à Marc-Antoine. Maria Luz est la fille de l'ambassadeur du Mexique à Paris. Il est célibataire. Elle est libre. Il lui plaît. Elle lui plaît. Le Second Empire est à son apogée. Tout réussit à Napoléon III, qui multiplie les fastes, les guerres et les succès. Jamais la Cour n'a brillé d'un tel éclat. Jamais la France n'a été plus prospère. Tout devrait également sourire à deux jeunes gens qui se sont aimés au premier regard. L'Histoire et le hasard en disposent autrement. Le tourbillon de la vie emporte les danseurs qu'avait rapprochés le tourbillon de la valse. Mais le monde est-il assez grand pour séparer ceux qui s'aiment ?