Sorcellerie, revenants et croyances en Haute-Bretagne

On a tant dit et écrit sur le folklore qu’on penserait parfois que le sujet est épuisé, mais il y a folklore et folklore. Le travail d’Albert Poulain nous rappelle brusquement à la réalité. Il faut tout recueillir à la source et surtout ne rien y ajouter. Le lecteur disposera désormais d’un livre de base, référence indispensable et irremplaçable qui offre toute la richesse, insoupçonnée souvent, discrète toujours, des terroirs de la Haute Bretagne. C’est en cela surtout que le présent livre est entièrement nouveau : il ne contient que des documents oraux collectés au terme d’une transmission qui remonte très haut dans le passé. Autrement dit, il est véridique : on peut et on doit le croire sur parole. Lénard, et non Léonard, comme le désigne aujourd’hui la tendance récupératrice des pratiquants orthodoxes, avait de son vivant occupé une chapelle dédiée audit saint Léonard. Il avait comme occupation principale le détroussage des passants mais s’« abonnit » lorsqu’il retrouva une pomme ou une poire qu’il aurait jetée car il l’avait trouvée amère. Celle-ci devenue convenable, il en conclut qu’il pouvait en faire, autant. Malheur pour lui, en aidant un charretier à sortir sa charrette d’une ornière, il fut tué. La considération populaire, malgré Rome et le clergé, décida d’en faire un saint. Aujourd’hui, 180 ex-voto et des fleurs fraîches témoignent de sa réputation.