« Le théâtre pour enfants, c'est le théâtre pour adultes, en mieux ? » aurait, un jour, lancé Stanislavski. Et si c'était, simplement, le théâtre tout court ? Telle est la leçon essentielle de ce Colloque. L'expression « jeunes publics » désigne le destinataire de l'œuvre, en aucun cas un genre d'art en soi… à telle enseigne, que le théâtre jeunes publics reflète, avant tout, les lignes de force et les conflits de la société environnante : à l'ouest de l'Europe, des situations et des personnages archétypiques sont proposés comme valeurs positives, ou comme mythes à transgresser ; dans les anciens pays de l'Est, longtemps patrie de la langue d'Ésope, on se cherche entre le culte du marché et de la vedette, le retour aux "classiques", et l'engagement dans les transformations en cours. Partout, néanmoins, le théâtre peut jouer un rôle décisif dans la construction de la personnalité de l'enfant : en anticipant son développement, il lui permet d'accéder aux stades narratif et représentatif, et à l'indispensable pensée de la contradiction… tant il est vrai, comme le rappelle Philippe Meirieu, que la seule connaissance véritable est celle que l'on dérobe ! C'est graduellement, que la notion de « théâtre jeunes publics » s'est dégagée, et qu'a été acceptée l'autonomie de ses créateurs, un flash-back dans les précédents colloques vient opportunément nous le rappeler. En annexe, les textes officiels du ministère de l'Éducation nationale retracent la constitution et la reconnaissance progressives des activités théâtrales à l'école, au collège et au lycée et leur statut actuel.