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Derrière les chiffres qu'on sollicite, les slogans qu'on profère, le fatalisme qu'on insinue, pour convaincre l'opinion que l'école n'a plus désormais pour fin que la socialisation de l'enfant et sa satisfaction comme usager, une évidence perce : l'institution dispense de moins en moins, ou de moins en moins bien, les connaissances fondamentales, ce dont témoignent, involontairement, les idéologues et les gestionnaires eux-mêmes, les premiers en paroles, les seconds en actes ; et elle n'a pas même le souci de donner à ceux qui la fréquentent des conditions de travail, voire de sécurité, seulement décentes. L'unique préoccupation de ceux qui président à son sort est de l'adapter sans cesse, artificieusement, au prix d'une dépréciation toujours accrue du savoir, à la médiocrité qu'ils ont eux-mêmes produite et qu'ils entretiennent ainsi. Manque de moyens ? On dépense toujours plus pour l'éducation. Étatisme ? On décentralise à tout-va. En réalité, les normes de l'école sont supplantées, en son sein même, par celles du commerce. Ce qui était un lieu d'instruction devient, dès lors, une parodie d'entreprise de services, qu'un État absent et inexistant, dont l'action n'est plus que la résultante de pressions hétéroclites, gère en termes exclusifs de flux et de stocks. Peut-on remonter cette pente ? Oui, s'il se manifeste une volonté politique d'imposer ici des méthodes d'apprentissage efficaces, de renoncer là aux utopies, ségrégatives en fait, du collège unique et des 80 % et de se passer, purement et simplement, du concours des rebouteux de l'enseignement. Tâche énorme, mais qu'il ne sera jamais trop tard pour entreprendre.

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