La face cachée de la douceur angevine ou Mémoire d'un sapeur-pompier angevin

La face cachée de la douceur angevine ou Mémoire d'un sapeur-pompier angevin

Voici trois des centaines d'anecdotes, abondamment illustrées, que vous trouverez dans l'ouvrage de Joël Prévôt, sapeur-pompier professionnel, aujourd'hui à la retraite, après 30 ans de service au poste de conducteur, puis à celui de plongeur et, enfin, à celui d'adjudant-chef de garde. Ce dernier poste lui a permis d'aider au développement du service informatique du réseau de réception d'appels de Saint-Barthélemy-d'Anjou, lequel reçoit, aujourd'hui, un tiers des demandes d'interventions du département de Maine-et-Loire.

1014 - Accusée d'adultère, elle fut jetée dans la Maine, mais parvint à regagner la rive. À peine remise de son infortune, la pauvre Élizabeth fut traînée devant la cathédrale, sur le parvis de la basilique, à l'endroit même où, quelque dix ans auparavant, elle échangeait l'anneau avec son époux. Là, un bûcher venait d'être dressé à la hâte. Si l'eau n'avait pas pu dire la vérité, le feu, lui, serait un meilleur juge ! C'est de cette sorte, qu'Élizabeth, comtesse d'Anjou, et épouse de Foulques Nerra, trouva une mort atroce au milieu des flammes claires qui montaient dans le ciel d'Angers, sans que quiconque ait jamais pu attester de son inconduite. Les flammes, en tourbillonnant sous l'action d'un fort vent d'ouest, gagnèrent les premières maisons de bois avoisinant la cathédrale Saint-Serge. Les toits furent bientôt en feu, et rien ne put arrêter la propagation du fléau. L'incendie gagna toute la cité, y compris la cathédrale. Les habitants, impuissants à maîtriser le sinistre, se précipitèrent vers les rives du fleuve, et ne purent que constater de loin la perte de leur demeure…

1850 - Onze heures trente viennent de sonner comme un glas funèbre au bourdon de la cathédrale d'Angers, et un nuage sombre descend sur la scène, comme un linceul de plomb ! 483 hommes armés du 11e Léger sont entassés, pêle-mêle, sous les vagues furieuses. D'une culée à l'autre, et dans toute la largeur du pont de la Basse-Chaîne, la Maine fut couverte d'une foule compacte de malheureux soldats, s'accrochant les uns aux autres, se débattant dans les angoisses de l'agonie, et luttant en efforts désespérés pour échapper à la mort qui les enveloppe de toutes parts. À l'appel, 223 hommes manqueront…

1944 - Les officiers américains signalent la présence de 850 mines antipersonnel posées par les Allemands. Le chef de Corps prend la décision de marcher devant, avec attention. Nous suivons et remarquons, visibles ou en partie cachées, des grenades posées sur la « cuillère », dont la goupille est retirée. Sur les onze blockhaus du siège du PC de l'amiral Dœnitz à Pignerolle, celui du commandement est en feu. Il faut récupérer les archives. L'attaque du feu est pénible. Les grenades sont posées un peu partout. Il faut avancer en rampant dans les couloirs. Quelques heures plus tard, l'eau des lances ne pouvant s'évacuer, le sol est couvert par dix centimètres d'eau. Des lampes à pétrole, posées sur des planches, flottant elles-mêmes sur l'eau, se renversent. Quatre jours plus tard, il n'est toujours pas possible d'atteindre le foyer principal. Deux jeunes sapeurs, les frères Albert et Henri Leizé, sont ramenés sans connaissance vers l'extérieur…

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