Mécanismes de change et marché des eurodollars

« Étant donné le besoin qu'il cherche (avec grand succès, selon moi) à satisfaire, cet ouvrage - sorti en 1978 et réédité trois fois (la dernière, en juillet 1982) - appelait une nouvelle publication. Et cela, pour plusieurs raisons, dont la plus évidente, quoiqu’effectivement importante, n'est pas la principale. Au cours des neuf ou dix dernières années, écrivent Pierre-François Champion et Jacques Trauman, rien n'a changé (les techniques de marché se sont simplement, si l'on peut dire, compliquées), tout a changé (sous l'influence de la déréglementation, et de l'interpénétration entre les places financières) sur les marchés des changes. En vue d'actualiser leur travail, les auteurs ont ajouté un long chapitre, qui donne l'occasion au lecteur de prendre, à un rythme de plus en plus haletant (il se croirait presque dans une vraie salle de marché !), une vue des « produits financiers » les plus récents et les plus répandus. À ce dernier chapitre, le lecteur aura été méthodiquement, précautionneusement, préparé par le corps de l'ouvrage. Qu'il en soit mû par le désir - ou le besoin (en vue d'un examen, par exemple) - d'« y comprendre quelque chose », qu'il cherche à s'initier aux nouveaux métiers de la finance vers lesquels il est attiré, ce lecteur y trouvera la clarté souhaitée. L'exposé des mécanismes de change et du fonctionnement des marchés d'eurodevises (que les auteurs n'oublient pas de définir) y est mené selon la seule méthode qui soit, en l'occurrence à la fois fructueuse et acceptable, celle qui s'appuie sur la logique des comptes. Si vaste que soit un marché, chaque transaction y est individuelle. C'est en partant des transformations qu'elle occasionne - dans le bilan de l'emprunteur et du prêteur - qu'on en saisira l'économie et la finalité. En décrivant, dans un langage accessible, les circuits financiers, P.-F. Champion et J. Trauman rendent intelligibles des phénomènes qui passent, à tort, pour impénétrables aux non-spécialistes. » Paul Fabra