De la passivité dans la phénoménologie de Husserl

De la passivité dans la phénoménologie de Husserl

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Comment la phénoménologie husserlienne des actes de la conscience peut-elle accueillir une dimension de passivité ? Comment l’égologie transcendantale résiste-t-elle à l’introduction d’une synthèse et d’une intention passives qui ne peuvent que faire obstacle à la transparence du sens en remettant en question la souveraineté du sujet ? La méthode génétique, s’attachant au mode de donation du sujet lui-même, oblige la phénoménologie à affronter, sous la forme de la prédonation, ses propres limites. D’une part, Husserl reconnaît sous le nom de facticité les limites d’une pensée de l’intentionnalité, mais d’autre part, devant un sujet qui s’est toujours déjà précédé lui-même sous la forme du monde, du temps ou de l’autre, il cherche à transcendantaliser pour ainsi dire ces faits mondains contingents qui contaminent la pureté du transcendantal. Afin de mettre au jour cette tension, nous proposons de voir dans le tournant génétique (après 1920) la tentative de Husserl pour élargir le règne d’un ego fragilisé par la limitation de son pouvoir constituant. Car, loin de signer l’échec de la philosophie du sujet, ce tournant invite au contraire à repenser le sujet dans son mode d’être originaire : non plus comme un acte, mais comme une vie intentionnelle passivement prédonnée, vie originaire que nos réflexions sur la chair, le monde, l’anonymat, l’affection ou la pulsion n’ont pour autre but que d’élucider comme le sens ultime de la subjectivité.

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